Gwilherm Courbet
Tout commence avec la ligne.
Née serpentine, elle devient vague. Évocation incertaine de la mer, ce motif donne corps à la philosophie japonaise des arts martiaux pratiqués par Gwilherm Courbet. Navigation intérieure à la recherche du lâcher prise, à la manière d’un voyage ce n’est pas la fin mais bien le cheminement qui importe.
Apparente tranquillité, c’est sans compter les accidents en cours de création. L’océan de fils tissés à l’encre est ponctué de taches ici et là, comme autant de retour à la réalité pour les regards plongés dans le reflet de leurs pensées. Loin de la rigueur froide du perfectionnisme, l’artiste bisontin fini par assumer ces traces de l’incontrôlé pour mieux en jouer.
Le laisser aller est une invitation à vagabonder. Les lignes recouvrent, imprègnent et marquent les supports. Leur perception s’évade hors du contrôle de leur créateur qui, une fois sorties de l’atelier, ne lui appartiennent plus. Au fil des expérimentations, le motif est parsemé d’accidents quitte à disparaître parfois et les supports se diversifient hors des conventions. Laisser advenir la pratique la fait évoluer autant que l’artiste, qui peaufine toujours davantage la porosité entre arts martiaux et arts visuels.
Cassandre Vereecke